Graphê, association pour la promotion de l'art typographique.
Pétition pour sauver le patrimoine de l'Imprimerie nationale (cabinet des poinçons, presses à imprimer, bibliothèque historique)
 

 

Pétition de Jérôme Peignot
et signatures obtenues lors du Marché de la poésie, Paris, juin 2004

Pour sauver le patrimoine de l'Imprimerie nationale

Le siège de l'Imprimerie nationale de France situé au 27 rue de la Convention dans le 15e à Paris est vendu : il doit fermer au second semestre 2005 sans qu'aucune information concrète n'ait été donnée sur le sort du patrimoine typographique et d'impression nationale qui s'y trouve.

En effet, l'État a vendu tout récemment à un promoteur immobilier les bâtiments et ateliers de la rue de la Convention qui abritent un trésor patrimonial d'une valeur inestimable constituant toute la mémoire de l'imprimerie, du seizième siècle à nos jours, et rassemblant des milliers de fontes de caractères (occidentaux et orientaux), des centaines de presses typographiques, de machines à composer, une bibliothèque de plus de 30 000 ouvrages, etc.

Ce patrimoine est aujourd'hui condamné à disparaître, démantelé dans l'indifférence générale.

Un article d'André Guillerme, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers, paru dans Le Monde du 1er juin dernier, a voulu alerter l'opinion publique afin de prévenir ce qui n'est rien d'autre qu'un saccage (article auquel l'actuel directeur de l'Imprimerie nationale n'a apporté qu'une réponse dilatoire).

Ce saccage concerne toute l'industrie graphique et le monde de l'édition dans son ensemble puisque ce sont les fondements mêmes du livre, son histoire, qui seront détruits.

En nos qualités d'éditeurs, d'imprimeurs, d'auteurs, de libraires, nous nous opposons à cette entreprise de liquidation qui remet en cause l'esprit même de notre métier et de notre travail.

Nous estimons que l'État, en tant que gardien du bien public, ne peut se dégager de ses responsabilités : il a le devoir de maintenir intact ce patrimoine unique de la typographie.

Nous rappelons qu'il est de la charge même des pouvoirs publics d'être les garants de ce patrimoine qui est, par sa nature même, étranger aux contingences économiques et budgétaires aujourd'hui invoquées pour justifier son abandon et son anéantissement.

Après dix longues années de démarches infructueuses, auprès non seulement du président de la République, mais aussi auprès des ministres de différents gouvernements, aussi bien de gauche que de droite, de la Culture, de l'Éducation nationale et des Finances (toujours en charge officiellement du sort de l'Imprimerie nationale, malgré le changement de statut de cet établissement public), rien n'a été fait pour préserver les trésors et surtout le savoir-faire de cet établissement.

Avant qu'il ne soit trop tard, nous en appelons au chef du gouvernement pour que l'Imprimerie nationale, qui est un trésor de l'humanité, soit sauvegardée.

Nous attirons l'attention sur le fait que ce trésor ne saurait être maintenu intact sans conserver à la typographie au plomb une vie lui permettant tout à la fois de produire, d'enseigner et de diffuser la pensée dans l'une de ses plus belles formes d'expression.

Signatures obtenues lors du Marché de la poésie, Paris, juin 2004 : cliquer ici (format pdf, 912 Ko)

 

 
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